Bernard
FAVORY
, actif dans le secteur du
recyclage depuis 1980, est le fondateur et le Directeur Général
d’IPAQ SA. Parallèlement à son activité professionnelle, il a
notamment été président du Cyclem, le syndicat national des
recycleurs de verre, le président fondateur de
la branche Verre
du B.I.R (Bureau International du Recyclage) et de FERVER (Fédération
européenne des Recycleurs de Verre). Président de FORMAREC,
l’organisme de formation de FEDEREC, depuis 1998, il a à cœur
de préparer les acteurs du recyclage de demain…
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Quelles
spécificités font d’IPAQ une entreprise unique en son genre ?
IPAQ est une des rares entreprises du
secteur de l’industrie du recyclage à employer une large
majorité de personnel féminin (95%). A l’origine, ce choix se
fondait sur l’état de notre équipement et des aptitudes considérées
comme féminines. Le tri du verre se faisait manuellement, et nous
avions besoin de personnes dont la dextérité et la capacité à
soutenir l’attention étaient développées. Notre choix s’est
porté naturellement sur les femmes. Les techniques évoluant, les
trieuses ont vu leurs conditions de travail s’améliorer et
elles sont progressivement devenues contrôleur qualité, chef
d’équipe, conducteur d’engin, responsable de centre… La
société continue dans cette voie avec pour preuve notre dernier
recrutement à Béziers. Pour les 14 postes à pourvoir, nous
avons choisi 14 femmes.
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Pouvez-vous
nous en dire plus sur l’usine de Béziers ?
Le choix de la nouvelle implantation
s’est porté sur l’usine verrière O-I (Owens-Illinois) de Béziers
car elle était la seule à ne pas être approvisionnée par un
centre de recyclage, ce qui générait des coûts de transport
importants. La nouvelle usine IPAQ, qui sera inaugurée en juin,
présente certaines particularités. Le calcin (le verre recyclé)
sera livré directement dans les silos de l’usine O-I par bande
transporteuse. Plus besoin de camion : c’est une
première européenne. Elle est en outre équipée d’un four
rotatif pour la poudre, et là aussi c’est un cas unique dans
l’industrie du verre. Ce four permet d’éliminer l’humidité
et tous les éléments organiques qui sinon dégageraient du CO2
dans les fours. O-I devrait incorporer de la poudre de verre dans
son lit de fusion, en complément du calcin. Cette poudre sera également
fournie à un fabricant de laine de verre.
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Avez-vous
déjà procédé à des essais sur les nouvelles
installations ?
Oui, ils ont débuté le 15 mai
dernier et sont très satisfaisants, particulièrement en termes
de qualité.
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Quel
est le gisement local de verre ménager brut pour l’usine
de Béziers ?
Nous estimons la quantité de verre
brut collectée sur les régions PACA et Languedoc Roussillon à 60 000
à 80 000 tonnes par an, et nous souhaitons la développer
fortement.
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L’usine
IPAQ de Béziers sera-t-elle
certifiée, à l’image des deux autres sites IPAQ ?
Bien sûr,
la certification ISO
14001 (Système de Management de l’Environnement) est prévue
pour le courant du premier semestre 2009. Elle sera suivie de près
par
la certification ISO
9001 (Système de Management de la Qualité). D’autre part, un
partenariat avec la Communauté de communes de Béziers est
actuellement en cours de concrétisation pour faire de notre usine
un site touristique industriel.
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Quels
sont les prochains défis de
la société IPAQ
?
L’objectif 2009 concerne l’usine
de Lavilledieu : il est prévu de remettre ses installations
à niveau pour qu’elle soit encore plus performante. En 2010,
nous allons procéder à une réfection totale de l’usine
d’Izon pour passer d’une capacité de traitement de 160 000
tonnes à plus de 300 000 tonnes par an et intégrer le tri
par couleur. J’ai en outre pour Izon le projet de création
d’une unité de fabrication de poudre de verre en complément…
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